La Vérité sur les « fameux » défis ?

Illusionnistes, Prétendus (*) rationalistes, Zététiciens seraient-ils des lanceurs de défis « truqués » ?

Prétendus pourquoi? Un authentique rationaliste se doit d'étudier, de se documenter et éventuellement de demander des compléments d'information. Faire des suggestions ... Bref nos chers rationalistes français - je précise -, sont bien éloignés d'une telle démarche. focalisant  leurs critiques sans fondement sur la parapsychologie, l'homéopathie, les thérapies alternatives etc. En fait tout ce qui n'est pas dans le bien-pensant scientifique du moment.

Une bonne fois pour toutes le lecteur doit être informé sur la nature et la validité de ces « fameux » défis lancés régulièrement aux parapsychologues et surtout aux sujets Psi. C’est une question que l’on me pose régulièrement lors d'interviews, de mes conférences ou encore de mes stages  : « Pourquoi ne relevez-vous pas le fameux défi lancé par les zététiciens? Ce devrait être facile dans votre cas de gagner les 150 000 € (dernier montant qui était proposé en 2002 avant la fin du défi) auriez-vous peur ? ».

Déjà au début du 20 ème siècle les défis des magiciens aux « médiums », faisaient florès, le « Journal de la Prestidigitation » du 1 er juillet 1911, titrait en 1 ère page un article intitulé « Spirites et Illusionnistes », signé de G. Vaillant, président de l’0rdre. Article où il est question de débats, fraudes, défis avec le médium/spirite du moment. Aux Etats-Unis, Houdini, célèbre illusionniste américain dans les années 20, lança lui aussi moult défis à coups de dollars !

Aux Etats-Unis, en France et dans divers Pays, les expériences parapsychologiques ont suscité de la part des détracteurs inconditionnels, des critiques certes mais aussi des défis assortis de montants financiers conséquents et gonflant plus vite que la pire des inflations qui eut lieu en 1929 ! On pourrait penser que c’est la certitude de la non-existence des phénomènes Psi , donc du non-risque qu’ils prennent, qui les rendent enclins à toutes les extravagances dans leurs défis ? Non, tout simplement leurs défis sont conçus dès le départ, de telle sorte qu’ils ne laissent aucune chance aux prétendants ! Le porte-parole de ces groupuscules (3 à 4 personnes) est quasi systématiquement un illusionniste. Ce dernier, en mal de galas et au succès fléchissant, trouve là, l’occasion rêvée de se refaire une petite notoriété. Je ne ferai référence ici qu’aux deux défis les plus significatifs que je connais bien : Celui du CISCOP aux U.S.A et en France celui du Comité Zététique.

Nous proposons de démontrer pourquoi ces défis sont partiaux et pourquoi, même un sujet doué de pouvoirs Psi authentiques ne peut gagner dans ce genre de défi.

USA Le défi de James Randi : un subterfuge à sens unique !

Voici reproduit in extenso , le texte du défi lancé par James Randi, illusionniste américain membre du CISCOP (Comité critique du paranormal) , sans posséder un sens du discernement pointu, on comprend que dans ce type de défi le jury est juge et parti. Même le second illusionniste est choisi par le « financier » du défi : James Randi !

«Je soussigné, James Randi, 51,Lennox Avenue, Rumson, NewJersey, USA, fais l'offre et ladéclaration suivante :A toute personne, homme ou femme, enfant ou adulte, qui accomplira devant le comité ci-dessous décrit tout fait de nature paranormale ou parapsychologique et que je ne pourrai :

a) expliquer à la satisfaction dudi tcomité

b) reproduire avec un précision raisonnable qui satisfasse le comité

c) faire reproduire par une autre personne qui satisfasse le comité. Je paierai la somme de 10 000 dollars dans les trente jours qui suivront l’épreuve, à la domiciliation voulue.

Le comité sera composé de :moi-même, un autre illusionniste de mon choix, deux représentants de la communauté scientifique, tenus pour capables d'une expertise scientifique dans ce domaine et de deux représentants de la presse choisis à la satisfaction mutuelle des membres déjà définis. Une condition supplémentaire est que le prétendant soumette, et pas plus tard que dix jours avant l'épreuve,une description écrite suffisamment explicite de la nature du phénomène qu'il présentera. En outre, le comité se réserve, sans conditions, le droit de publier les résultats de l'épreuve, mais non le droit de rendre publique l'épreuve elle-même. Les décisions du comité seront prises par vote, avec abstention autorisée,et une majorité de quatre ou plus est requise pour que la performance soit homologuée en faveur du prétendant.

«Signé : James Randi. ».

Note: Le défi de James Randi (comme celui des Zététiciens en France en 2002) à 1 million de dollars fut clos en 2015 suite aux critiques d'une démarche non-scientifique qui était régulièrement souligné par des observateurs objectifs.

Quand un Maître magicien démontre le subterfuge

André Sanlaville, Maître Magicien, Membre de l’Ordre des Illusionnistes. Organisateur du Festival Mondial de la Magie à l’Olympia, est tout à fait qualifié pour commenter le défi de James Randi :

« Randi n'a peut-être pas un grand talent d'illusionniste, mais il a le sens de la publicité. Comme on parle beaucoup de parapsychologie depuis quelques années, il a pensé qu'il pourrait se faire sa publicité personnelle en attaquant la parapsychologie de façon spectaculaire. D'où l'idée du défi : Randi se promène avec un chèque de 10 000 $ et déclare : «Je donne ce chèque à qui accomplira un acte paranormal ou parapsychologique en se soumettant aux conditions de mon défi». Voici donc un argument impressionnant pour qui suppose que les conditions du défi sont sérieuses. Or, si on se reporte aux conditions définies par Randi, que constate-t-on ?

1° II ne s'agit pas du tout de conditions objectives tel qu'un protocole d'expérimentation et de contrôle, mais de la possibilité pour Randi d'expliquer ou de reproduire ou de faire reproduire les phénomènes devant un comité de six membres.

2° Le comité comprend Randi lui-même, un deuxième illusionniste choisi par les quatre premiers si bien que Randi s'assure d'avoir au moins deux acolytes avec lui sinon trois, donc de disposer au moins de 3 voix sur les six du comité. Or il précise qu'il faudra au moins quatre voix pour repousser ses propres explications donc pour reconnaître la réalité du phénomène Psi et décider le versement des 10 000 $.Comme le comité ne pourra pas voter contre Randi, le chèque ne sera jamais remis.Evidemment Randi a intérêt à dévoiler le moins possible la condition de son défi et à se contenter de brandir son chèque.

Randi confondu à Grenoble et aux USA

« Randi a été invité à assister à Grenoble à une expérience faite par Jean-Pierre Girard devant des scientifiques et comportant un dispositif de contrôle très rigoureux agréé par lui-même. Au cours de cette expérience. Jean-Pierre Girard a produit des effets de psychocinèse sur barres d'alliages très significatifs.Les observateurs présents confirmèrent que les conditions opératoires étaient nettes conformes a ce qui avait été exigé par le Comité de James Randi. Pour relever le défi de Randi, on lui a demandé d'expliquer ou de reproduire les mêmes effets dans les mêmes conditions que Girard. Il a répondu qu'il ne pouvait pas le faire car l'expérience se déroulait dans des conditions trop scientifiques(sic)Oui oui vous avez bien lu !.

 

De l'avis des personnes présentes, c'était une dérobade assez lamentable. Pour l'anecdote aux Etats-Unis, Randi vient de perdre un procès. Le chercheur Stanley Krippner, du Maimonids' hospital en Californie, avait réalisé une expérience de perception extra-sensorielle avec un jeune sujet séparé par un écran des objets à percevoir. Randi a prétendu que le sujet regardait au-dessus de l'écran. Il a été tourné en ridicule devant la justice américaine lorsque Stanley Krippner a révélé que l'écran avait de toute façon peu d'importance, le sujet étant aveugle de naissance... ».

Voyons le « fameux » défi français !

Lors d’une interview par Jacques Mandorla, ce dernier me lance :

« Dans un précédent « Facteur X », Henri Broch (professeur de physique à Sofia Antipolis) nous a parlé de son Défi : un million de francs (150.000 €) pour toute personne faisant la preuve d'un pouvoir paranormal. Avec vos pouvoirs psi étonnants, pourquoi n'êtes-vous pas plus riche d'un million aujourd'hui? »

Je répondis alors, sans la moindre hésitation  :

« D'abord, le comité qui a lancé le défi, composé de Jacques Théodor, Gérard Majax et Henri Broch, n'a lui-même pas encore prouvé qu'une telle somme était effectivement bloquée sur un compte bancaire. Ensuite, et c'est plus grave, savez-vous que pour relever ce Défi, il vous faudra d'abord... payer ! J'en ai la preuve: un certain Bernard G., résidant à Nice, désirait prouver ses capacités à dresser des portraits astrologiques extrêmement précis. En juillet 1993, le comité lui a demandé de verser 12 500 FF, afin de procéder à un test préliminaire qui lui permettrait peut-être d'accéder au vrai Défi ! Pour une de mes expériences analysant des effets au cœur de la matière (barre unique coulée spécialement, protocole avec caméras vidéo, experts qualifiés, microscope électronique à balayage, oscillographe, jauges de contraintes, diffraction aux rayons X, coupes en lames minces, expertises en double blind (double aveugle) avec un autre laboratoire...), il m'en coûterait 300.000 FF (46.000 €) environ ! Vous comprendrez que je préfère la notion de test à celle de défi et pourquoi la majorité de mes expériences eurent pour cadre la science « officielle » et non les milieux parapsychologiques. Et les protocoles expérimentaux des laboratoires scientifiques n’ont rien à envier à ceux des fameux défis, bien au contraire ! ».

Ma réponse laisse pantois Jacques Mandorla. Je lui conseille alors d’interroger le Minitel 3615 ZET (... eh oui ça date de quelques années !) ou le site Internet du Comité Zététique, afin de constater la crédibilité de mes propos. Dès la parution de l’interview dans le n° 19 de « Facteur X », Henri Broch, intime la revue de publier in extenso son droit de réponse :

« Suite aux allégations de M. Jean-Pierre GIRARD dans le N° 19 de Facteur X, je tiens à faire connaître aux lecteurs de cette revue que :

- Le Défi 36.15 ZET (procédure disponible sur simple demande, avec enveloppe timbrée pour la réponse, auprès du Cercle Zététique, 12 rue David Dietz, 57000 Metz) comporte bien un prix de 1 million de francs français. L'engagement de la remise du chèque a été signé par M. Jacques Théodor devant Maître Xavier Carly, Notaire à Ixelles, Bruxelles, le 5 mai 1987 pour un montant de 500.000 FF, montant porté à 1.000.000 FF(1.500.000€ dernière années du défi)devant le même notaire le 24 mai 1992 (le signataire du chèque est évidemment engagé sur ses biens et est soumis au droit civil et pénal comme n'importe quel émetteur de chèque).

- L'affirmation de M. Girard «Pour relever ce Défi, il vous faudra d'abord... payer! J'en ai la preuve: un certain Bernard G., ...» est tout simplement mensongère! Le Comité n'a jamais demandé à un « certain Bernard G., résidant à Nice » (ni à n'importe quel autre candidat au Défi) de lui verser 12 500 FF afin de procéder à un test préliminaire.

- Quand à son affirmation qu'il lui en coûterait 300.000 FF environ» pour une de ses expériences, d'où donc M. Girard tire-t-il cette informations comique et tout aussi mensongère Au lieu de disserter longuement sur ses effets « au cœur de la matière» (sic), que M. Girard fasse donc la courte démonstration, si simple pour lui et qui ne lui coûtera pas un seul centime (hormis évidemment ses propres frais de déplacement et d'hébergement !), d'un tout petit effet de télékinésie.

En termes clairs, je mets au défi, par les présentes lignes, M. J.P. Girard de venir faire, à la Faculté des Sciences de l'Université de Nice-Sophia Antipolis (donc non pas en «milieu parapsychologique», milieu dans lequel il classait faussement les expériences relevant du Défi, mais explicitement dans le cadre de la science « officielle » qu'il prétend affectionner), cette démonstration de ses pouvoirs. Dans le cas d'une dérobade (sous des prétextes quelconques) à ce défi clair et simple ou d'une non-réponse dans un délai d'un mois, les lecteurs de Facteur X sauront clairement à quoi s'en tenir sur la validité des pouvoirs psi de M. Girard.

Professeur Henri Broch

Docteur es Sciences, Professeur de Physique et de Zététique

Université de Nice-Sophia Antipolis

 

Jouissant du droit de réponse, je priais d’insérer le texte qui suit dans la revue déjà citée.

Un Zeste d’Ethique dans la Zététique ?

Suite au droit de réponse d'Henri Broch (Facteur X n°24) relative à la polémique sur le Défi du Comité Zététique, Jean-Pierre Girard nous a a fait parvenir cette lettre que nous publions in extenso :

(...) À deux reprises, M. Henri Broch qualifie mes affirmations de mensongères. Cependant, je persiste et signe dans mes allégations. Chers lecteurs, si vous souhaitez être testé par le Comité Zététique : payez d'abord. Pour s'en convaincre, il suffit de faire le 3615 ZET. Que peut-on y lire page 6 à 11 (rubrique Défi) ? : «…les frais relatifs au déplacement et à l'hébergement des experts(sic) et de M. Théodor sont à la charge du prétendant (...) M.Théodor n'assumera aucun des frais relatifs aux déplacement et logement du prétendant ». En résumé, il est conseillé d'être nanti pour se faire tester. Le 13 mai 1994, Francis (et non Bernard comme j'ai pu le dire par erreur dans l'interview à FACTEUR X) Gengoux de Nice m'écrit pour m'informer que depuis plus d'un an qu'il souhaite être testé (dans le domaine astrologique, sur la définition de portraits) par le Comité Zététique, son souhait n'était toujours pas exaucé. Bref historique :

1. Le 18 juillet 1993, Jacques Théodor remercie M. Gengoux pour son courrier et y joint une feuille d'inscription au Défi.

2. Le 5 août 1993, Jacques Théodor accuse bonne réception du bulletin d'inscription de M.Gengoux et lui écrit :«(...) Dans le cadre de vos capacités, je vous propose l'épreuve préliminaire suivante, d'un niveau relativement facile : le profil psychologique de cinq personnes établi sous forme d'autoportrait normalisé. À la lecture des profils (...), vous nous dites à quel groupe correspond tel profil. Si à l'issue de cette épreuve préliminaire, vous nous démontrez la capacité minimale de quatre réponses sur cinq, vous aurez réussi le pré-test et vous pourrez accéder à la deuxième épreuve dont les termes sont à peine plus sévères. »

3. Le 25 octobre 1993, nouveau courrier de M.Théodor : « Vous auriez tort de distiller une inquiétude, mais vous devez comprendre que cinq portraits de personnalités réalisés correctement par des universitaires spécialisés, devraient coûter entre 2000 et 2 500 francs français. J'essaie de vous éviter cette dépense en trouvant des portraits déjà faits. »

4. Le 30 mai 1994, M. Gengoux, n'ayant toujours pas reçu de portrait, écrit de nouveau à M. Théodor: « Depuis le 5 août 1993, tout se passe comme si de rien n'était. Or, dans le cadre de mes capacités, je suis toujours candidat au Prix Défi Minitel Zet. Avez-vous trouvé des portraits ?

À la lecture du tout dernier courrier (reçu le 7 juin 1994) de M. Théodor, on peut observer que :

- la somme initialement demandée de 12.500 francs français n'est nullement contestée par M.Théodor,

- ce dernier n'a toujours pas trouvé de solution gratuite,

- il n'a pas été du tout répondu à M. Gengoux au sujet du chèque d'un million de francs,

- si des résultats probants avaient été constatés lors des tests préliminaires, M. Gengoux ne pouvait de toute façon prétendre à aucun prix.

5. Le 14 décembre 1994, Francis Gengoux m'écrit (à l’auteur) ceci : « Voici les dernières nouvelles concernant le Prix Défi Minitel Zet, institué par M. Théodor. Depuis son courrier du 7 juin 1994, c'est l'Arlésienne : pas de visite, pas de réponse à mes lettres. Quoi qu'il en soit, une question se pose : qu'attend alors M. Théodor pour me soumettre l'épreuve préliminaire ?»

Je dispose des originaux des courriers précités, dont les copies sont disponibles via FACTEUR X, qui m'ont été confiés par M. Gengoux. Ils peuvent être certifiés par n’importe quel huissier ou Officier Ministériel.

Pour ce qui concerne le coût expérimental d'environ 300 000 francs français (46.000€), qui serait à envisager pour me tester, je maintiens également mon affirmation. Cette somme est crédible et il n'y a rien là de « comique » ou de « mensonger ». C'est bien ce qu'il a été nécessaire de dépenser lors d'une série expérimentale effectuée en « double blind » (double aveugle) entre un laboratoire anglais et un laboratoire français, expérience destinée à mettre en évidence les effets psi au cœur de la matière (changements de structure d'éprouvette d'alliage astronautique à travers des tubes de verre). Si j'avais un défi à relever, c'est précisément des effets de cette nature que je souhaiterais produire car n'étant pas reproductibles par un quelconque moyen physique connu. Les résultats ne peuvent être «manipulés » ou encore « orientés » a posteriori. Toute éventuelle tentation d'introduire un zeste de mauvaise foi (surtout quand on est juge et partie !) serait ainsi écartée.

À quoi cela rime-t-il de porter le montant d'un défi de 500 000 francs en 1987 à un million de francs en 1992 (Ndla: pour terminer à 150.000€ !) pour en être réduit ensuite à faire payer, par la personne désireuse de relever le Défi, les frais d'huissier, les frais de portraits astrologiques ou encore les frais de déplacement et d'hébergement des experts du jury (y compris Jacques Théodor le « financier »I) et même le timbre, qui est à la charge de celui qui demande la procédure du test ! Il y a là une contradiction surprenante, pour ne pas dire plus, que les lecteurs de FACTEUR X, tout comme moi-même, aimeraient qu'on leur explique. Dans un autre article je note que la prétendue garantie de paiement de Mr Théodor n'a qu'une valeur relative. Seul peut être pris en compte (...)Aucun des laboratoires dans lesquels je me suis rendu depuis fin 1975 ne m'a demandé 1 franc, et dans la majorité des cas, on me réglait seulement mes frais de voyage et d'hébergement.

De mon côté, je ne sollicite pas d'honoraires pour mes expériences.Pour tout ce qui vient d'être énoncé, on comprendra aisément que c'est le cadet de mes soucis de« convaincre » ce type de comité de mes facultés psi.Je n'ai pas attendu le défi de M. Théodor pour faire valider les phénomènes que je produis depuis plus d’un quart de siècle, par des scientifiques dont le niveau n'a rien à envier à M.M. Broch ou Théodor,comme par exemple : J.J. Trillat, président de l'Académie des Sciences, le Professeur Philibert,directeur de recherches au CNRS, le professeur Adriamkim, de l'Académie des Sciences de la CEI (à l'époque URSS)... Et, fort heureusement, l'histoire de la parapsychologie n'a et n'aura que peu à devoir à des comités qui ne fonctionnent qu'à coup de défis(...).

Par ailleurs, le comité du Défi compte parmi ses membres Gérard Majax qui affirme en paroles et par écrit, sans m'avoir jamais testé lui-même, que je ne serais qu'un brillant illusionniste. De plus, par jugement du Tribunal de Grande Instance de Paris présidé par Pierre Drai, ce même Gérard Majax,conjointement avec son éditeur a été condamné le 23 mai 1979 à me verser de substantiels dommages et intérêts. Henri Broch, également membre du jury, n'est pas en reste, puisque, dans deux ouvrages qu'il a écrit, il ne met pas seulement en doute mes facultés psi, mais également la probité de quelques scientifiques parmi ceux qui m'ont étudié.

Après cela, qui pourrait penser sérieusement que, placé devant ce défi et avec un tel jury, je puisse réellement bénéficier de l'objectivité, de l'absence de passion et de la sérénité nécessaires ? Dorénavant, les lecteurs de FACTEUR X sauront à quoi s'en tenir sur la validité du Comité Zététique (ou Zét-éthique ?  ), tout au moins en ce qui meconcerne.

Jean-Pierre Girard

 

Ndla : On notera, que quelque temps après, le fameux défi cessa en février 2002 (sans beaucoup de publicité d’ailleurs) non sans avoir fait encore quelques derniers « tours de piste » télévisuels, le chèque ostensiblement montré et agrandi façon « gagnant du Loto ». La cause « officielle » de cet abandon du défi serait liée à la « lassitude » du comité d’avoir observé de nombreux prétendants psi, n’ayant jamais pu démontrer le moindre effet paranormal. Peut être suis-je aussi un peu à l’origine de l’arrêt définitif de ce défi ? Mon droit de réponse pourrait-t-il le laisser à penser ?

 

Je vous propose une critique non passionnelle, frappée au coin du bon sens scientifique, sur un défi - à la limite de l'honnêteté -, qui a sévi depuis plus de deux décénnies. Cette critique est d'autant plus pertinente, qu'elle est diffusée par un zététicien. Je ne peux que rendre hommage à ce dernier qui est - ici-, véritablement dans le rôle de celui qui devrait échoir à toute personne se réclamant de la zététique.

 

« Zététique » vient de l’adjectif grec ζητητικός, zētētikós « qui aime chercher », « qui recherche », lequel est issu du verbe ζητέω, « chercher ». La zététique est présentée comme l'étude rationnelle des phénomènes présentés comme paranormaux, des pseudosciences et des thérapies étranges. La zététique est destinée aux théories scientifiquement réfutables, c'est-à-dire respectant le critère de discrimination de Popper

Analyse critique du prix Théodor - Majax - Broch :

Le Prix-Défi Broch-Majax-Theodor a été lancé en 1987 par Henri Broch, biophysicien, Gérard Faier, dit « Majax », illusionniste, et l’immunologue belge Jacques Theodor, à toute personne qui pourrait présenter un phénomène paranormal. Clos en février 2002, ce prix, connu également sous le nom de Défi zététique international n’a jamais été remporté par qui que ce soit. De 500.000 Fr au départ, le prix a été porté à 200.000 €, sous forme d’un chèque de Jacques Theodor qui serait remis immédiatement en cas de démonstration extraordinaire. Aucun des 264 candidats n’a réussi à décrocher le gain, mais il semble que la grande majorité des candidatures n’ont pas conduites à un test. Si on ne compte que les exemples de tests diffusés sur Internet, on ne dénombre en tout que 20 candidatures réellement testées (ou pré-testées) en l’espace de 15 ans. Certaines propositions jugées « excessivement fantaisistes » étaient simplement « gérées » (cf. ici). Il y aurait eu également de nombreux abandons et reculades, dont le détail n’est pas fait (cf. ici). Le nombre de candidatures est grossi par la prise en compte de simples courriers ne présentant aucune revendication précise, et conduisant donc à des abandons prématurés (par exemple, les « candidats » n°231, 234, 245, 248, 250, 254, etc.).

Le « prix sceptique » est aujourd’hui un argument utilisé par la communauté sceptique lors des discussions sur le paranormal et plus particulièrement sur la parapsychologie. L’exemple courant pourrait être résumé comme suit : 

Question : « Que pensez-vous des recherches des parapsychologues utilisant le Ganzfeld et qui semblent démontrer des capacités psi chez l’humain ? » 

Réponse : « Le prix sceptique français a testé les prétentions extraordinaires de nombreuses personnes, dont sûrement des prétentions de clairvoyance et de télépathie, et pourtant personne n’a jamais remporté ce prix. Nous sommes bien obligés de penser que ces phénomènes n’ont pas été mis en évidence lors de tests vraiment scientifiques alors même que se présentait l’occasion rêvée d’en faire la démonstration, un prix de 200 000€ était offert ! » 

Et il est vrai que cet argument est de poids : qui manquerait l’occasion de s’octroyer la somme de 200 000€ ?

Analyse de quelques expériences

Observer scientifiquement un ou des phénomènes dits paranormaux est présenté comme le motif – évidemment louable – à l’origine de la démarche des créateurs du Prix-Défi. Mais comme nous allons le voir, ce prix comporte des failles dans la manière dont il a été organisé, ce qui fait qu’il ne peut prétendre à être un argument scientifique. Nous allons présenter ces failles. Pour commencer, examinons quelques unes des expériences présentées de façon extrêmement succincte sur le site Internet du Laboratoire de Zététique

Plusieurs candidats se prêtent à des tests faisant intervenir les statistiques. On constate alors que : a) le nombre d’essais est généralement insuffisant ; b) les résultats ne sont pas communiqués, sinon par l’expression « échec complet », si catégorique et incompatible avec l’outil statistique ; c) les seuils de signification ne correspondent pas aux seuils standards en science.

·       ·N°242 : Voyance par écriture automatique et horoscope. Test le 13 juin 2001. Pas de détail sur le protocole et la procédure d’évaluation. Il faut se reporter à l’ouvrage de Broch, Gourous, sorciers, savants (2006, p.46-48). Un certain nombre (non indiqué) de dossiers avaient été constitués en vue du test. Chacun contenait une grande photo et une date de naissance à partir desquelles la candidate pouvait décider de travailler. Chaque dossier comportait également des données sur le passé et le présent de la personne, disposées en vingt listes portant chacune sur un paramètre de cette personne : état civil (par exemple : célibataire, mariée, veuf, divorcé, sans enfant, un enfant, deux enfants…), événements marquants, phobies, etc. Pour chacune de ces listes, quelle qu’en soit la longueur, une seule réponse correspondait au cas de la personne. On considérait comme un succès si la candidate devinait la seule réponse juste pour chaque liste, alors que la variation du nombre de choix possibles occasionnait une variation des probabilités associées. Les expérimentateurs fixèrent le seuil de succès global à un score supérieur ou égal à 12 réponses justes sur les 20 questions. La description incomplète du protocole rend impossible de juger de la pertinence de ce seuil. Ce n’est pas du tout pareil si la candidate avait, pour chaque question, le choix entre 2 ou 8 items. Broch donne un seul résultat ponctuel (échec à 3/20) et affirme que toute l’expérience est un échec complet. 

·       N°106 : Test par une délégation des Sceptiques du Québec, le 23 mars 1991, de la clairvoyance de la couleur (rouge ou noire) de cartes. Seuil de signification fixé, d’un commun accord, à 77 cartes correctement devinées alors que la candidate en perçoit 55 sur 104. Pas d’explication concernant le faible nombre d’essais, et la fixation d’un seuil de signification aussi élevé. Le test aurait pu être considéré comme réussi avec 63 cartes perçues correctement sur 104 (soit 14 réponses positives en moins que le seuil fixé par les sceptiques), même si le nombre d’essais peut être considéré comme insuffisant, et les conditions du protocole trop floues. Le seuil de 77 cartes implique une probabilité de 1 chance sur 1 million, ce qui n’est pas conforme aux seuils standards dans les sciences s’appuyant sur les statistiques. 

·       N°62 : Test médiatique le 14 janvier 1990 de télépathie et clairvoyance sur cartes. Les contrôles sont assez bien décrits, mais le nombre d’essais est dramatiquement faible : 20 essais pour la télépathie ; 10 pour la clairvoyance. Aucun détail sur les résultats. 

De nombreux exemples présentent des expériences sans description complète du protocole, de la méthodologie, des procédures de jugement et d’évaluation des résultats. Seules des photos apportent quelques indices qu’il nous faut deviner, comme par exemple l’absence de double aveugle.

On peut aussi se questionner sur la logique des tests du prix Défi. C’est le sujet qui doit proposer un protocole pour tester la capacité qu’il revendique, en indiquant ce qu’il considère comme résultats positifs et négatifs. Le scientifique intervient en second volet pour ajuster le protocole et les contrôles, de manière à ce que tout le monde tombe d’accord. Toutes les revendications sont-elles scientifiquement testables ? Ce n’est pas sans poser question. Prenons l’exemple du candidat n°97, qui prétend détruire une voiture par psychokinèse à 4000 km de distance. Aucun jugement a priori n’est établi sur la possibilité d’une telle action, ce qui est tout à fait honorable, malgré l’apparence assez délirante de la revendication. Le test proposé le 7 décembre 1991 consiste à déplacer par psychokinèse un lingot d’or de 1kg situé à Bruxelles, pendant que le sujet est en Bretagne. Le test est très simpliste, et correspond effectivement à l’idée contenue dans la revendication, mais pas à ce que les parapsychologues appellent la psychokinèse. Ni dans les cas spontanés recensés, ni dans les expérimentations en laboratoire, un phénomène de psychokinèse aussi fort et à une telle distance n’a été allégué. Il y a en effet un écart, dont la candidature n°97 n’est qu’un exemple, entre les objets de la recherche parapsychologique et les revendications pour le moins originales testées par le défi. Et pourtant, le défi fait passer le message qu’il s’agirait du même « paranormal », de la même « psychokinèse », qui échoue à se concrétiser.

Après une revue des principaux tests réalisés dans le cadre du Prix Défi, on reste sur notre faim pour savoir s’il s’agissait vraiment d’expériences répondant à la méthodologie scientifique, et laissant vraiment une possibilité pour qu’un phénomène paranormal se produise. Il ne s’agit pas de dire que ces tests sont inintéressants. Broch expose d’ailleurs dans ses livres l’effet qu’il rebaptise « myokinèse » et qui explique de façon physique les revendications des candidats 252 et 255. Certains testent sont réalisés dans des conditions de contrôle tout à fait valables, avec une cage de Faraday pour empêcher certaines communications entre les sujets (candidat n°62), ou des mesures adaptées, comme la perte de poids d’un citron « momifié » suite à une imposition des mains (candidat n°87). Mais la grande majorité des tests présentés comme scientifiques ne décrivent pas ces garanties. Or, la première des prétentions de ce défi était d’offrir enfin des conditions rigoureuses de test des revendications paranormales. Cet « appel à preuve » a peut-être mené à des tests rigoureux, mais pas à des tests scientifiques car les preuves obtenues ne l’ont pas été de façon à pouvoir convaincre l’ensemble de la communauté scientifique. En plus des failles méthodologiques, le défi regorge d’autres problèmes dans son organisation. On constate que la manière dont a été organisé le prix sceptique comporte des failles d'un point de vue scientifique : 

Ainsi peut-on lire ici : « Le prix a été conçu sur le principe de raisonnement qui considère que c'est à la personne qui affirme détenir un pouvoir quelconque d'en faire la preuve, et non pas aux scientifiques de démontrer le contraire. C'est en effet une des bases de la méthode scientifique (et de la logique) que ce soit à celui qui prétend détenir des faits ou des théories nouvelles de les démontrer. » Ce syllogisme opère un glissement de sens entre une revendication scientifique et une revendication d’un pouvoir paranormal. De cette manière, le zététicien pourra exiger d’une personne sans formation scientifique mais revendiquant un pouvoir paranormal de réaliser des « auto-contrôles », des prétests et des tests dont elle aura élaborée les protocoles en précisant l’hypothèse testée et la méthode d’analyse des résultats. Il peut s’agir là d’un obstacle pour de nombreux candidats potentiels. Or, les candidats sans formation scientifique semblent constituer la majorité des prétendants au défi, pour des raisons qui tiennent peut-être de la psychologie et de la sociologie. Réciproquement, un scientifique ayant effectué des recherches sur les phénomènes paranormaux n’est pas ciblé par ce Défi car il ne revendique pas de pouvoir paranormal pour lui-même. D’une manière générale, les revendications scientifiques des parapsychologues n’aboutissent pas à des candidatures au Prix-Défi car elles suivent une procédure plus classique, de cumul de données obtenues dans des conditions contrôlées, avec publication dans une revue à comité de lecture et réplication par des laboratoires indépendants.

 

Certaines controverses entraînées par le Prix-Défi ont permis de pointer des problèmes dans la formulation de « l’appel à preuve ». Alors que le créancier propose un prix s’élevant à 200.000 €, cet argent n’est pas utilisé pour financer la reproduction d’expérimentations ayant déjà fait leurs preuves en parapsychologie. Il est aussi précisé (ici) que tous les frais sont à la charge du candidat, des déplacements et hébergements du jury jusqu’au timbre poste pour la correspondance. On peut imaginer plusieurs raisons valables pour justifier cette non-participation aux frais de la part du créancier. Sauf que c’est aussi un facteur non négligeable dans la procédure de candidature, une véritable « porte de sortie » pour conduire une candidature dans une impasse.

Nous pouvons prendre l’exemple du parcours d’un candidat qui pense dévoiler les personnalités au moyen de l’astrologie. Même si cette pratique reste assez éloignée des préoccupations des parapsychologues, ce qui nous intéresse ici est un cas concret de candidature n’ayant pas pu aboutir pour des raisons extra-scientifiques. Jacques Theodor a accusé bonne réception du bulletin d’inscription de M. Francis Gengoux en août 1993 et lui a proposé un pré-test, celui-ci nécessitant les profils psychologiques de cinq personnes établis sous forme d’autoportrait normalisé, qui devaient être comparés avec les prédictions de l’astrologue. En octobre 1993, le test n’a toujours pas eu lieu. M. Theodor écrit à M. Gengoux que les portraits devraient coûter 2 500 Fr chacun, soit une dépense totale de 12 500 Fr (environ 1900 €) qu’il cherche à épargner au candidat. En mai 1994, M. Gengoux est obligé de relancer M. Theodor qui n’a toujours pas trouvé de profils ni aucune autre solution. Au final, l’épreuve préliminaire n’a jamais eu lieu, et même si M. Gengoux avait pu assumer les frais de cette démonstration, il aurait dû encore sortir 12 500 Fr pour pouvoir prétendre au véritable test.

D’habitude, ce sont les sujets qui sont indemnisés pour leur participation à une expérience scientifique. Les dispositions du Prix-Défi vont à contresens de ce principe. Le jury est toujours gagnant car les candidats déclarent que Broch, Majax, Theodor et le Laboratoire de Zététique pourront utiliser à leur guise tous les documents de l’épreuve, ce qu’ils n’ont pas manqué de faire dans leurs ouvrages à grand tirage. Il était même prévu une exploitation commerciale de la candidature remportant le prix. Ainsi, voici la réponse de Jacques Theodor à la question : « N’avez-vous pas peur de perdre vos 200 000 € ? » : « Mais pas du tout, c’est au contraire… le meilleur des placements ! Imaginez un peu le succès mondial de librairie de l’ouvrage que j’écrirais alors et qui présenterait LE médium et ses fabuleux pouvoirs… » (cité par Broch, H. (2008). « La force d’une croyance peut être immense ». Sciences et Pseudo-Sciences, n°282, juillet, p.35).

Après notre analyse de quelques candidatures et des principes gouvernant le test, nous pouvons établir un tableau qui différencient une expérience zététique d’une expérience scientifique, ce qui permet de relativiser la valeur du Prix-Défi en tant qu’argument scientifique dans le domaine du paranormal.

Conclusion

Même si nous restons des supporters de la démarche d’examen critique des phénomènes paranormaux, et que nous trouvons nécessaire qu’un laboratoire français implanté dans une université puisse aborder scientifiquement l’étude de ces phénomènes, nous trouvons l’emploi de « prix » ou de « défis » inadapté à plusieurs niveaux. Si de l’argent est disponible pour ces recherches, il ne doit pas être utilisé pour impressionner les imaginations sur fond de rhétorique militante. Il doit être investi pour une reproduction des nombreux protocoles en parapsychologie ayant donné des résultats et que des chercheurs, à l’étranger, tentent de vérifier. De tels « appels à preuve » réalisés à grand renfort de médiatisation nuisent totalement à l’étude scientifique de ce domaine, car elles trompent le public et la communauté scientifique sur la réalité de l’avancement des recherches. Enfin, pour le Prix-Défi Broch-Majax-Theodor en particulier, plusieurs failles dans l’organisation du prix et dans ses productions (pour celles qui sont visibles) montrent que cette démarche ne correspond pas aux canons scientifiques, et ne peut donc pas se faire passer pour un examen rigoureux des phénomènes dits paranormaux.

Par soucis de transparence, nous avons proposé à Henri Broch, par mail, avant la publication de ce texte, de nous indiquer d'éventuelles précisions, voire même corrections. Il ne nous a pas répondu.

http://zetetique.canalblog.com/tag/Prix-D%C3%A9fi

Par soucis de transparence, nous avons proposé à Henri Broch, par mail, avant la publication de ce texte, de nous indiquer d'éventuelles précisions, voire même corrections. Il ne nous a pas répondu.